Question
Je suis un homme marié de 32 ans et fils unique de mes parents. J’ai récemment obtenu mon doctorat aux États-Unis et je suis rentré au Pakistan avec ma famille sur l’insistance de mes parents. Depuis, j’ai tenté de trouver un emploi ici, mais sans succès.
Par déception, j’ai commencé à postuler à l’étranger, et je m’attends bientôt à recevoir une offre de travail convenable. Cependant, je crains que mes parents ne m’autorisent pas à partir travailler à l’étranger. Je souhaite accepter cette opportunité, car les perspectives de carrière sont bien meilleures qu’au Pakistan.
Mon objectif final est que mes parents puissent me rejoindre à l’étranger.
Quelle est la bonne démarche à suivre : dois-je renoncer à mon rêve d’obtenir un bon emploi à l’étranger si mes parents ne l’approuvent pas ?
Réponse
Le devoir d’un enfant envers ses parents se divise en deux volets :
- Le premier : Faire preuve de bienveillance à leur égard en subvenant à leurs besoins s’ils en ont besoin, pourvoir à leurs besoins quotidiens, répondre à leurs demandes liées à leur vie de tous les jours dans la mesure du normal et de l’habituel pour un être humain. En effet, s’il refusait de les satisfaire, on considérerait cela comme « ne pas être bon envers eux ». Bien sûr, cela dépend du fait qu’ils soient en bonne santé et forts, ou malades et faibles.
- Le second : Se comporter avec eux de manière bienveillante, sans les offenser, ni par la parole ni par les actes, même s’ils sont injustes envers lui. Dans certains textes religieux, on trouve : « Et s’ils te frappent, ne les évite pas ; dis plutôt : “Qu’Allah vous pardonne.” »
Ceci concerne directement la situation des parents. Quant aux questions relatives à la conduite de l’enfant lui-même, qui pourraient offenser l’un des parents, il existe deux cas :
- Le premier : Si la détresse du parent provient de son inquiétude pour l’enfant, il est interdit à ce dernier de faire quoi que ce soit qui attriste ou bouleverse son parent, que celui-ci le lui ait défendu ou non.
- Le second : Si la détresse du parent découle de ses propres travers (par exemple, il n’aime pas que son enfant obtienne un bien d’ici-bas ou de l’au-delà), ce genre de détresse ne concerne pas l’enfant. Par conséquent, il n’est pas obligatoire pour l’enfant de se soumettre à ce type de désirs.
Il ressort clairement de ce qui précède que, pris isolément, obéir aux parents dans leurs ordres personnels n’est pas obligatoire. Et Allah est le plus Savant.
[Source : https://www.sistani.org/english/book/46/2056/]
L’obéissance aux parents est obligatoire, à moins qu’ils ne demandent à leurs enfants d’aller à l’encontre des commandements d’Allah (swt). Toutefois, si ne pas faire ce qu’ils demandent leur cause de la contrariété ou un préjudice, alors il vous sera obligatoire de leur obéir dans ce domaine. Si leur avis naît d’une forme de bienveillance et qu’il ne provoque ni contrariété ni dommage, cela ne pose pas de problème.
Partir à l’étranger n’est ni un péché ni interdit, sauf si le voyage est entrepris dans l’intention de commettre un péché. L’une des choses importantes est de rendre vos parents heureux et satisfaits. Si vous souhaitez vraiment les emmener avec vous à l’étranger, parlez-leur et dites-leur que, lorsque vous aurez un emploi, vous les emmènerez avec vous. Ainsi, vous connaîtrez leur opinion et pourrez agir en conséquence en remplissant votre devoir islamique.
Quoi que nous ayons, c’est grâce aux du‘as (invocations) de nos parents ; nous devons donc veiller à ce qu’ils soient satisfaits de nous, ce qui rend Allah (swt) satisfait.
Wassalam,
Syed Haider
