Procédure de divorce islamique en cas d’absence du mari

Question détaillée :

Mon mari et moi sommes mariés depuis 10 mois. Malheureusement, ces 10 mois ont été marqués par des conflits et de nombreuses difficultés. Après cette période, il m’a quittée. 

J’ai consulté un Maulana pour entamer une procédure de divorce et lui ai donné les coordonnées de mon mari. Celui-ci a informé le Maulana qu’il retournait au Pakistan et qu’il avait désigné son beau-frère en Angleterre comme représentant. 

Il a quitté son emploi et vidé à la fois notre compte bancaire commun et son compte personnel. Je tente d’obtenir le divorce, mais sa famille fait traîner la procédure. Cela fait maintenant cinq mois que je ne sais pas où il se trouve, que ce soit au Pakistan ou au Royaume-Uni. 

Le Maulana a essayé de le contacter, mais il ne répond pas aux appels, et son beau-frère gère toute la situation. Sa famille refuse de dire où il est et ne coopère pas. J’ai l’impression que le divorce n’avance pas. Que puis-je faire si le Maulana ne procède pas à l’envoi des notifications de divorce ?

Réponse :

Vous pouvez encore essayer d’obtenir les coordonnées de votre mari par l’intermédiaire de son beau-frère. Si cela échoue, demandez à ce dernier d’informer votre mari qu’il doit soit vous accorder le divorce directement, soit donner une procuration (wakālat) à vous-même ou à un Alim (érudit religieux) afin que la formule de divorce (Sigha) puisse être récité devant deux témoins.

Si ces démarches n’aboutissent pas, vous devez contacter le représentant (wakeel) de votre Mujtahid au Royaume-Uni. Après avoir étudié votre situation, l’autorité religieuse compétente (Hakim Shar’i) pourra autoriser la récitation de la formule de divorce après une certaine période. Cette procédure peut parfois prendre plusieurs années. Il est donc préférable de tenter de retrouver votre mari, car s’il prononce directement le divorce, la procédure sera plus simple, et vous n’aurez qu’à effectuer la période de viduité (`Iddah) après la récitation de la formule du divorce. Autrement, la méthode mentionnée plus haut peut prendre beaucoup plus de temps.

Dans l’école sunnite, il est obligatoire d’avoir deux témoins masculins adultes lors du mariage (Nikah), mais aucun témoin n’est requis pour le divorce (Talaq). En revanche, dans l’école chiite, il n’est pas nécessaire d’avoir des témoins lors du mariage, mais la présence de deux témoins est obligatoire au moment du divorce.

Selon l’ayatollah al-‘Udhma Sayyid Ali Sistani :

Règle 2558 : Si le mari d’une femme a disparu et qu’elle souhaite se remarier, elle doit se référer à un juriste religieux (mujtahid). Dans certaines circonstances détaillées dans Minhāj al-Ṣāliḥīn, le juriste peut prononcer le divorce.

Syed Haider