Question détaillée :
Une femme ayant obtenu un khulʿ (divorce à l’initiative de l’épouse) peut-elle contracter un nikāh (mariage religieux) avec l’homme de son choix sans en informer ses parents et sans le consentement d’un walī (tuteur matrimonial) ?
Dans le cas où la présence d’un walī serait obligatoire, qui peut jouer ce rôle si elle ne peut solliciter aucun membre de sa famille et doit procéder à un nikāh en ligne ?
Clarification des termes :
[1] Le khulʿ (خلع) désigne un type de divorce initié par l’épouse, dans le cadre du droit matrimonial islamique. Contrairement au ṭalāq (divorce prononcé par le mari), le khulʿ suppose que l’épouse demande la séparation et, en contrepartie, offre une compensation au mari (souvent la restitution de la dot ou une somme convenue). Le khulʿ repose sur le consentement mutuel entre les deux époux, bien que certaines écoles juridiques permettent au juge (qāḍī) d’ordonner un khulʿ en cas de litige grave ou d’incompatibilité manifeste.
[2] Le walī est le tuteur matrimonial de la femme. Dans le droit islamique, le rôle du walī est d’assister et de protéger les intérêts de la femme au moment du mariage, en particulier si elle est vierge ou n’a jamais été mariée auparavant.
Réponse :
Selon le bureau de l’Ayatullah Sistani à Qom, si le premier mariage a été consommé (c’est-à-dire que la femme n’est plus vierge), alors l’autorisation des parents n’est pas requise. Elle est considérée comme une personne indépendante et n’a pas besoin de wali pour se remarier.
Cependant, si le premier mariage n’a pas été consommé, elle doit obtenir l’autorisation de ses parents pour contracter un nouveau mariage.
Il est important de noter qu’un khulʿ prononcé par un tribunal civil n’est pas valide dans notre fiqh. La femme doit s’assurer d’avoir obtenu un khulʿ conforme aux conditions complètes et à la procédure islamique pour être en mesure de se remarier.
Sayyid Shiraz
