Les parents ont-ils le droit d’espionner un fils adulte selon la charia ?

Question

La charia permet-elle aux parents d’un fils célibataire de 30 ans de l’espionner ? Ont-ils le droit de consulter son téléphone en son absence et de chercher à découvrir ses actions ou ses erreurs ?

Réponse

Espionner — c’est-à-dire fouiner dans le but d’obtenir des informations pour embarrasser ou exposer les gens — est interdit par les lois islamiques. Le Tout-Puissant Allah a dit dans Son Livre :

« Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer sur autrui, car certaines conjectures sont péchés ; et ne vous espionnez pas les uns les autres… » (Sourate 49, verset 12).

Ishãq bin ‘Ãmmãr, un compagnon de l’Imam as-Sãdiq (a.s.), rapporte avoir entendu l’Imam dire :

« Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : “Ô vous qui avez accepté l’islam par la langue [c’est-à-dire par des déclarations verbales de foi] mais dont la foi n’est pas encore entrée dans vos cœurs ! Ne dénigrez pas les musulmans et ne divulguez pas leurs faiblesses. Car celui qui divulgue leurs défauts, Allah dévoilera les siens, et celui dont les défauts sont exposés par Allah sera déshonoré, même s’il est caché dans sa maison.” »

Différencier l’espionnage du droit parental : quand le contrôle est légitime

Cependant, il est important de comprendre que les parents agissent souvent dans l’intérêt de leurs enfants, et le contexte de votre question nécessite une clarification. Par exemple :

  • Vos parents vous fournissent-ils un logement et de la nourriture ?
  • Vous ont-ils donné le téléphone ou financent-ils l’accès à Internet ?
  • Ont-ils établi des conditions pour l’utilisation de ces ressources ?

Par exemple, ils pourraient avoir mis à votre disposition un accès Internet sous certaines conditions, comme ne pas visiter certains sites ou ne pas consulter certains contenus. Ils pourraient également avoir établi qu’ils ont le droit de vérifier le contenu de votre téléphone. Dans ce cas, cela ne serait pas considéré comme de l’espionnage, mais comme un accord mutuel.

Bien cordialement,
Syed Samer Hakim