Question détaillée :
Avec de bonnes intentions pour dissiper un doute, je voudrais poser la question suivante. En lisant la Sourate Al-Baqarah, j’ai remarqué qu’elle parle longuement de la désobéissance des Juifs dans le passé, comme la prise du bebe veau comme idole, la résistance à sacrifier une vache, le refus de combattre, le meurtre de prophètes, la modification de la révélation, etc. Cependant, le verset emploie le pronom « كم » (« vous ») au lieu de « هم » (« eux »). Plus tard, il est également dit que ce sont une nation passée, que leurs actes leur appartiennent, et que vos actes vous appartiennent. Cela donne l’impression que les Juifs contemporains de Médine sont accusés des crimes des Juifs du passé, bien qu’ils n’aient pas commis ces actes. Pouvez-vous expliquer la logique derrière cela ? Peut-être y a-t-il un point de grammaire arabe que je ne comprends pas. Merci.
Réponse :
Il existe différentes réponses selon les aspects interprétatifs de cette question. Dans le verset 40 de cette sourate, Allah (SWT) s’adresse directement à tous les enfants d’Israël :
« Ô enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés ; respectez Mon pacte, Je respecterai votre pacte. Et redoutez-Moi seul. »
Cela montre que les auditeurs directs de ces versets sont tous les Juifs (passés, présents et futurs). C’est pourquoi, dans les versets suivants, Allah (SWT) utilise le pronom « كم » (« vous »).
Ainsi, Allah (SWT) énumère Ses bienfaits directement pour les enfants d’Israël et ne parle pas indirectement des Juifs, comme dans d’autres versets (par exemple, 2:121 ou 2:146). Lorsque nous nous adressons directement à quelqu’un, nous devons utiliser le pronom « vous » et non « eux ».
Un autre aspect à considérer est qu’Allah (SWT) assimile les Juifs contemporains de Médine à leurs prédécesseurs. Cela s’explique, entre autres, par le fait qu’ils acceptent les actions de leurs ancêtres sans les rejeter. Comme l’explique une narration de l’Imam Ali (a.s) dans le Nahj al-Balagha (hadith 154) :
« Celui qui est d’accord avec l’action d’un groupe de personnes est comme s’il participait à cette action. »
Ainsi, ils sont considérés comme un prolongement de leurs prédécesseurs. Ce n’est donc pas une accusation injustifiée.
Sheikh Mahdi Mosayyebi
